PHOTOGRAPHIE

Ol Taug

Auteur photographe numéricien, argenticien et Polaroider.

 

« Certes, Ol Taug traîne avec lui son appareil photo depuis quelque temps déjà. Mais il est bien loin de l'image du photographe éclairé que cherchent à donner la plupart des initiés. Finalement, la photo ne constitue pour lui qu'un moyen pour assouvir ce besoin viscéral de créer. Il a juste trouvé là l'outil qui se soumet le plus docilement à l'expression de son sens artistique.

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[…] L'image par le prisme de l'objectif possède selon lui des qualités inégalées de souplesse, d'efficacité et de restitution. Mais attention : pas question de se laisser emporter par la technique. D'ailleurs, il ne se prétendra jamais photographe car cela signifie que l'on dispose d'un matériel performant et d'une technique éprouvée. Rien de tout cela chez lui. Il travaille avec les moyens du bord, et ne se soucie jamais du respect des bases du métier. D'ailleurs, il estime que les imperfections présentes sur certains clichés ne nuisent pas toujours à la qualité de l'ensemble et insufflent même parfois une aura supplémentaire à l'image.

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Evidemment, le conformisme ne constitue pas sa qualité première. Pas de paysages bucoliques dans ses clichés, ni de témoignages, encore moins de thème directeur ou de sujet unique décliné à l'infini. Ol Taug est un metteur en scène. Il a l'oeil du réalisateur, attentif aux détails, aux contrastes, aux lignes. Une photo raconte une histoire. Il prépare donc le décor, n'hésite pas diriger les "acteurs", dont il peut d'ailleurs faire lui-même partie, cadre, évalue, et recommence si nécessaire. Il possède un goût prononcé pour le clair-obscur, pour les faces cachées ou à peines dévoilées. Un côté sombre qui n'est pas forcément synonyme de noirceur, mais qui peut aussi inviter à la mélancolie, au mystère, à la délicatesse et pourquoi pas, à l'optimisme. Ol Taug suggère, puis laisse le soin au regardeur d'imaginer l'introduction, l'épilogue ou l'histoire complète.

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L'approche de son travail n'est sans doute pas immédiate. Elle oblige parfois à une certaine introspection. Mais n'est-ce pas le rôle de l'artiste que de soulever des lambeaux de voile pour amener le spectateur à s'interroger et à trouver ses propres réponses ? »

 

"La Montagne" du 22/09/2009, Clermont-Ferrand, Puy-De-Dôme.